Verts de Meyrin-CointrinPierre-Alain Tschudi

Conseiller administratif de la Ville de Meyrin

Verts de Meyrin-Cointrin

Monsieur le Président du Conseil municipal,

Monsieur le député,

Mesdames et les Messieurs les conseillers municipaux,

Monsieur le Président du cartel des sociétés meyrinoises,

Mesdames et messieurs les membres des comités des sociétés meyrinoises

Mesdames , Messieurs, chers amis,

 

En France voisine ou sur France comme l'on aime à dire à Genève, le maire réunit en début d'année ses administrés pour leur exprimer ses bons vœux et leur expliquer longuement ses préoccupations et ses objectifs politiques pour l'année. Nous n'avons pas cette tradition chez nous, ainsi vous échappez, Mesdames et Messieurs, à un long discours politique du maire, mais nous avons tout de même la soirée des mérites qui tombe en janvier.

Cela a deux avantages, pour ne pas dire deux mérites, d'une part cette soirée permet chaque année au conseil administratif d'exprimer son admiration et sa reconnaissance à quelques unes et quelques uns d'entre nous et ainsi de témoigner également du dynamisme et de l'engagement qui caractérise bien la vie des sociétés et la vie en société à Meyrin. D'autre part, c'est aussi une opportunité qui est donnée aux Conseil administratif, à Madame Boget, Monsieur Devaud et à moi-même, de vous présenter, de vive voix, nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année et de vous exprimer à vous toutes et tous, qui vous engagez au sein des nombreuses sociétés meyrinoises, notre gratitude.

Nous sommes en effet conscients que les éloges que nous recevons fréquemment de gens admiratifs du dynamisme meyrinois, nous les devons à cet engagement collectif de vous tous. Même s'il est vrai que dans le canton, il y a en a encore quelques uns qui pensent que Meyrin c'est la zone, de plus en plus nombreux sont celles et ceux qui nous disent que nous sommes une commune formidable, une commune qui bouge, une commune qui s'active, une commune qui crée et qui innove, une commune qui ose.

Un responsable d'une importante entreprise de la Zimeysa me disait pas plus tard que hier que c'était dommage qu'une ville comme Meyrin appelle son quartier des entreprises « la zone industrielle ». Il a raison. Nous avons d'ailleurs pour objectif, mais nous en reparlerons à une autre occasion, de faire, en collaboration avec l'Etat, les communes voisines et la FTI, de cette zone industrielle, autre chose qu'une zone. Il est toutefois encore un peu prématuré de rebaptiser la Zimeysa, par exemple « Parc industriel », comme le suggérait mon interlocuteur.

Notre futur quartier des Vergers et notre ambition partagée de tous d'en faire un quartier exemplaire du point de vue social et environnemental avec les moyens disponibles bien sûr et aussi avec beaucoup d'inventivité et de créativité suscitent également une très grande curiosité.

Meyrin intrigue, Meyrin intéresse, Meyrin interpelle. Nous avons récemment reçu des visiteurs onusiens, une délégation de députés suédois, la télévision japonaise, des représentants d'une petite commune chinoise de deux millions d'habitants et je ne cite que les visites dites officielles. Personne ne nous a encore demandé comment s'appelait la ville qui sépare Meyrin du lac Léman, mais ça ne saurait tarder. Je vais clore maintenant cette minute de chauvinisme local en ré-insistant sur le fait que si Meyrin mérite cette attention accrue de nos voisins proches et lointains c'est grâce à l'enthousiasme et à l'engagement de très nombreux acteurs et actrices qui œuvrent dans le cadre de notre administration communale et de nos sociétés les plus diverses.

Que toutes et tous en soient chaleureusement remerciés !

 

Je suis passé comme chat sur braise sur les fameux vœux de nouvel an. Je conçois d'ailleurs volontiers que le 25 janvier vous commenciez à en avoir marre de ces échanges de vœux. Dieu merci, nous sommes bientôt le premier février et passerons à autre chose. Mais ne remettons pas tout en question. Les vœux sont une occasion, comme la soirée des mérites, de montrer à d'autres que nous ne les oublions pas, qu'ils et elles méritent la sympathie et l'attention que nous leur portons.

Et même si parfois les formules semblent creuses, le geste reste et le geste compte. On peut certes se demander ce que signifie la formule «  meilleurs vœux pour l'année 2013 » Comme disait Jules Renard: «  Je vous remercie de vos vœux – je tâcherai d'en faire quelque chose ». J'ai cherché la définition la plus commune du mot « vœux » pour savoir qu'en faire et j'ai trouvé « souhait de bonne santé, de réussite et de bonheur exprimé à quelqu'un ». Alors là effectivement cela prend tout son sens en ce début d'année 2013. Le monde ne respire pas la santé, le bonheur et la réussite. Les changements climatiques s'accélèrent, la crise alimentaire se développe, l'économie va mal, on s'entretue au Mali, on étouffe à Peking, on continue de mourir lentement à Fukushima, on souffre de malbouffe au Nord et de famine au Sud, les inégalités s'accroissent. Notre santé est aujourd'hui menacée par un environnement qui continue à se dégrader, notre réussite ne dépend de loin pas uniquement de notre mérite individuel et notre bonheur n'est pas imaginable sans celui des autres. Alors si le mois de janvier et le mois des voeux, tous les autres mois de l'année et y compris celui de janvier, sont des mois d’actions que nous pouvons entreprendre, d’actions que nous devons entreprendre pour rendre possibles et crédibles les vœux que nous échangeons en début d'année.

 

En juin de l’année dernière, le comité citoyen Agenda 21 a envoyé, dans le cadre du 20ème anniversaire du sommet de la Terre à Rio, un questionnaire aux sociétés meyrinoises en leur demandant ce qu’elles entreprenaient pour le développement durable. Peu d’entre elles ont répondu, d’après ce que m’a dit le Président du comité. Une société a évoqué le fait qu’elle ne pouvait pas répondre parce qu’elle ne faisait pas de politique. Or, tous nos actes quotidiens d'individus, de groupes, de sociétés sont des actes politiques, dans la mesure où ils ont tous des conséquences sur la santé, le bonheur, les chances de réussite de nos enfants et de nos petits-enfants et qu'ils influencent, directement ou indirectement, la vie économique, les décisions que nous sommes appelés à prendre, les lois que nous devons voter. Prenons un seul exemple, la sortie du nucléaire décidée par le Conseil fédéral a un impact énorme que les habitants de ce pays ne mesurent pas encore. La question donc : Que faisons-nous concrètement pour le développement durable ? concerne ainsi chacune et chacun d’entre nous.

 

Nous célébrons ces temps de nombreux jubilés, l’an dernier les 50 ans du cartel, cette année les 40 ans du club des Aînés, les 50 ans de l’AHVM, l’an prochain nous honorerons même un centenaire le Meyrin FC, pour ne citer que quelques associations. Lors de ces fêtes d’anniversaire, nous rendons hommage aux fondateurs, nous évoquons leur mérite d’avoir créé une société durable, une association qui perdure, qui a contribué, et qui contribue toujours, à tisser des liens, à améliorer le bien-être et le bien-vivre des Meyrinoises et des Meyrinois.

Depuis que le mérite existe, il permet ainsi d’honorer et de remercier celles et ceux qui par leur investissement, leur engagement, leur persévérance, leurs efforts et leurs compétences ont participé et participent au rayonnement de Meyrin.

 

Ces jubilés nous font également prendre conscience que le temps passe vite. Parfois il nous semble même que le temps s'accélère. Si dans 40 ou 50 ans le mérite meyrinois existe encore à qui l’attribuera-t-on ? Je rêve qu’on l’attribue à tous les Meyrinoises et Meyrinois de 2013, malheureusement à titre posthume pour une bonne partie d’entre eux, Je rêve que l’on nous attribue le mérite d’avoir su prendre le virage énergétique, d’avoir su opérer les changements nécessaires pour assurer un avenir à nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. J'aimerais que nous tous, ce soir ici présents, on nous attribue lors du 30ème, 40ème ou 50 ème anniversaire de cette mémorable soirée, le mérite collectif de nous être préoccupés sérieusement des générations futures en adoptant dans nos actes professionnels et de loisirs les principes d'un développement durable. Bien sûr, nous n'aurons pas le mérite d’être les grands sauveteurs de la planète, mais juste celui d’y avoir apporté modestement notre contribution. Et c’est déjà énorme. Nos meilleurs vœux de santé, de bonheur et de réussite ne seront alors pas simplement l’expression d’un souhait, mais une véritable déclaration d’engagement. Bonne année à toutes et à tous. Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont participé à l’organisation de cette soirée et merci de votre écoute.

Pierre-Alain Tschudi, Maire, le 25 janvier 2013