Verts de Meyrin-CointrinPierre-Alain Tschudi

Conseiller administratif de la Ville de Meyrin

Verts de Meyrin-Cointrin

MEMORIAL
Session ordinaire no. 9
de l'Assemblée constituante
Salle du Grand Conseil - 2, rue de l'Hôtel-de-Ville
Jeudi 20 mai 2010



M. Pierre-Alain Tschudi.
Merci. Notre groupe s’est rallié aux thèses a, b, c, d, e et f et est d’accord avec l’argumentaire développé par M. Dufresne que nous remercions. Nous pensons qu’il est effectivement important de souligner dans les dispositions générales de notre Constitution, les piliers d’un Etat de droit démocratique que sont la liberté, la justice, la responsabilité et la solidarité. Permettez-nous de souligner que ces valeurs de responsabilité et de solidarité, nous ne les entendons pas seulement par rapport à nos concitoyennes et concitoyens ici et aujourd’hui, mais également par rapport à tous les habitants de notre petite planète et des générations futures ici et ailleurs. C’est cette conscience d’une responsabilité globale et d’un devoir de solidarité qui ne s’arrête pas aux frontières de notre canton et aux années de notre bref passage sur terre, qui guide notre réflexion sur l’ensemble des thèses et des futurs articles de notre Constitution. Les Verts sont également acquis aux valeurs d’égalité, même si parfois pour passer d’une égalité de droit à une égalité de fait, il faut prendre des mesures inégalitaires auxquelles, notamment en France, certains s’opposent au nom d’une égalité ancrée dans la Constitution.  

Nous ne nous opposons donc pas à l’introduction de la notion d’égalité telle qu’elle est proposée par SolidaritéS, mais nous ne souhaitons pas renoncer à celle de justice pour autant. En revanche, les thèses g, h et i ne remportent pas notre adhésion. S’agissant de la thèse g, qui demande que l’Etat promeuve l’usage de la langue française et en assure la défense, nous proposons un amendement. Il nous paraît plus juste que l’Etat promeuve l’apprentissage du français plutôt que son usage. En effet, Genève est une ville multilingue dont la langue officielle, de scolarisation, administrative et du débat démocratique est le français. Par conséquent, il est important, pour participer à la vie sociale à Genève, respectivement de résoudre les conflits de société par le dialogue et de renforcer la participation active du plus grand nombre aux débats et aux prises de décisions politiques que tous les habitants de notre canton soient incités et encouragés à apprendre le français. En revanche, l’Etat n’a pas à promouvoir l’usage de la langue et n’a pas non plus à se retrancher derrière des barricades pour défendre le français. Nous venons d’afficher notre attachement à la liberté. Celle-ci inclut le droit de parler sa propre langue, de conserver et développer les éléments de son identité propre, parmi lesquels figure évidemment l’usage de la langue. La grande majorité des habitants de notre canton – et j’imagine même à l’intérieur de cet hémicycle – sont bilingues, voire plurilingues. La thèse telle qu’elle est formulée actuellement tend à faire croire que cette grande diversité des répertoires plurilingues est un problème, alors qu’elle représente en fait une grande richesse d’un point de vue économique, social et démocratique. La connaissance du français et la reconnaissance des autres langues ne sont pas antinomiques, bien au contraire. C’est pourtant ce qu’insinue la thèse actuelle, raison pour laquelle nous vous invitons à accepter notre amendement qui, à notre sens, lève toute ambiguïté.
(...)