Verts de Meyrin-CointrinPierre-Alain Tschudi

Conseiller administratif de la Ville de Meyrin

Verts de Meyrin-Cointrin

Un nouvel épisode de la saga meyrinoise

Monsieur Le Président du Conseil municipal,
Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux,
Mesdames et Messieurs les lauréats des concours d'architecture,
Mesdames et Messieurs les membres des jurys des concours d'architecture,
Mesdames et Messieurs les bédéistes,
Mesdames et Messieurs les collaborateurs des différents services de la commune,
Mesdames et Messieurs les membres des coopératives et de la Fondation Nouveau Meyrin,
Mesdames et Messieurs le futurs habitants de l'écoquartier des Vergers,
Mesdames et Messieurs les proches de toutes les personnes précitées,
.... et maintenant permettez-moi de résumer le tout: cher-e-s ami-e-s,

C'est un moment festif et jouissif qui nous réunit ce soir, c'est la ville conviviale d' Ivan Illich qui est rassemblée, celle qui réunit les protagonistes qui ensemble construisent un nouveau bout de ville de Meyrin, qui écrivent un nouvel épisode de l'histoire meyrinoise. Ce fabuleux roman-feuilleton historique est aussi un roman d'aventure et d'amour. Rappelez-vous les premiers épisodes de cette saga meyrinoise: l'arrivée des farmers de l'Emmental et d'autres contrées helvétiques lointaines introduisant d'autres langues, d'autres mœurs, même d'autres religions dans le paysage meyrinois, le far west de la Suisse. Puis un demi siècle plus tard, en 1954, le débarquement, souvent aéroportés, de professeurs Tournesol de toute l'Europe et d'ailleurs, sympathiques, étranges, difficiles à comprendre, impossible à cerner. Et puis dix ans plus tard, la construction de la ville moderne, de la cité radieuse, offrant aux enfants espaces verts et terrains de jeux généreux à l'orée du bois et du Jura tandis que les parents participent à la course au bonheur des trente glorieuses, augmentant progressivement leur pouvoir d'achat et la taille de leurs voitures. Un certain nombre des occupants de la cité jardin pourtant aspirent déjà à la ville conviviale, revendiquent plus que de se loger confortablement, ils veulent habiter véritablement la ville et savent que pour ce faire, il faut se l'approprier, il faut s'y engager, il faut participer. Ils sont à l'origine du riche tissu associatif de notre ville, de notre diversité meyrinoise.

Et voilà qu'aujourd'hui l'aventure continue avec son lot d'intrigues, de péripéties et de rebondissements. Et voilà que de nouveaux protagonistes interviennent et chamboulent un récit qui menaçait de s'enliser. Ces protagonistes, chers amis, c'est vous !

Permettez-moi de dévoiler les bonnes feuilles du nouvel épisode à paraître de ce feuilleton meyrinois. Rassurez-vous, je me contenterai de quelques extraits non exhaustifs. D'abord, il y a eu des politiciens éclairés qui, bien que l'impôt communal ait été bien plus élevé qu'aujourd'hui, décidèrent d'acquérir des terrains. Ils méritent qu'on leur rende hommage. Sans leur vision d'avenir et leur générosité, nous ne serions pas là aujourd'hui, puisque que c'est grâce à eux que la commune possède 47% des droits à bâtir du futur écoquartier des Vergers. Ensuite, il y a eu les élus du Conseil municipal qui ont accepté que Meyrin s'agrandisse, accueille de nouveaux habitants et créé aussi des logements pour les gamins de Meyrin devenus grands, désireux de prendre leur envol, mais pas trop loin. Les élus ont toutefois souhaité que ce quartier soit un quartier exemplaire du point de vue social et environnemental, mais aussi du point de vue architectural, un quartier qui valorise la diversité et la mixité, mixité sociale, mais aussi mixité culturelle, générationnelle, et mixité fonctionnelle, un quartier donc parfaitement dissoluble dans l'identité meyrinoise. Exemplaire ne veut pas seulement dire excellent sous tous rapports, mais aussi qui puisse servir d'exemple à d'autres nouveaux quartiers dans le canton, ainsiqu'aux projets de réhabilitation du parc immobilier et des espaces publics meyrinois vieillissant.

Pour ce faire, les autorités ont décidé trois mesures:

  1. Elles ont pris la main sur l'élaboration du Plan localisé de quartier, afin de pouvoir y inscrire un certain nombre de leurs ambitions.
  2. Elles ont décidé d'octroyer les droits à bâtir à des coopératives participatives et à la Fondation Nouveau Meyrin, afin de trouver des alliés, de nouveaux pionniers qui insufflent, à nouveau, dynamisme, inventivité, créativité, engagement dans la cité, conscients qu'un écoquartier sans engagement et participation des habitants ce n'est pas un écoquartier, c'est juste du greenwashing politique.
  3. Pour assurer une qualité architecturale, environnementale et sociale, elles ont posé quelques conditions aux bénéficiaires des droits de superficie, dont celui de faire un concours architectural. Et ce sont les lauréats de ces différents concours que nous découvrons ce soir.

J'ai eu la chance et le plaisir d'assister aux expositions de plusieurs coopératives et de la Fondation Nouveau Meyrin qui m'ont permis de découvrir non seulement les lauréats, mais aussi les autres participants au concours, ainsi que plusieurs membres des différents jurys. Je dis wouah ! Que d'intelligence collective, que d'implication, de réflexion pour notre quartier en construction ! J'ai eu le sentiment que tout ce que la Suisse romande compte comme professionnels de la construction et tout ce que Genève rassemble comme force vive se sont penchés sur le berceau de notre bébé les Vergers. C'est juste génial ! Permettez- moi ici d'inscrire une page libertine dans notre roman. Notre bébé les Vergers a désormais tellement de géniteurs connus et inconnus qu'on imagine aisément tous ces moments d'échanges et de partages. Ils sont merveilleusement croqués par nos amis artistes bédéistes, je ne m'étends donc pas sur le sujet.

Le vernissage de ce soir est une nouvelle occasion de nous rencontrer, de mieux faire connaissance, de nous apprivoiser. Car c'est ensemble que nous écrivons désormais l'histoire. La success-story des Vergers dépend de l'engagement de tous. Le quartier vivra s'il est véritablement habiter dans tous les sens du terme. Lorsque l'on découvre les différentes histoires, les différents parcours de nos coopératives et de la Fondation Nouveau Meyrin, on perçoit déjà que le pari de la diversité est réussi. Dans le futur quartier des Vergers tous vont pouvoir y inscrire leurs traces. Mais chacun sera également influencé par l'expérience et le vécu des autres. C'est ce qu'on appelle aussi l'intégration. La démarche écoquartier, l'écoquartier attitude, c'est précisément cette co-construction qui exige effort et écoute, engagement et participation.

Je suis très confiant, parce que je retrouve cet esprit dans l'ensemble des récits de nos excellents bédéistes qui ont largement inspiré mes propos de ce soir. Vous découvrirez dans le mensuel communal Meyrin Ensemble de décembre que le septième art s'est déjà implanté dans l'écoquartier des Vergers à travers les noms de certaines rues. Je suis très heureux et très reconnaissant à celles et ceux qui ont eu l'idée, pour fabriquer cette mayonnaise qui est en train de prendre, de faire appel à un art plus moderne encore que le septième art, le neuvième art. La bande dessinée s'invite ce soir dans l'aventure des Vergers et y fait une entrée triomphale. En effet, en quelques traits et très peu de planches, le décor a été magnifiquement planté, l'esprit et l'originalité de chacun saisis avec finesse et précision. Bravo et merci à vous, les artistes. Restez avec nous et continuez à nous titiller et à nous égratiner avec vos crayons pointus. Cela nous fait du bien.

Celles et ceux qui continuent l'aventure ce sont également les lauréats des concours dont les projets sont exposés ici et qui nous permettent de mieux percevoir les contours du futur quartier. Il y a une année, des habitants m'avaient fait part de leur inquiétude en découvrant la maquette du quartier des Vergers. C'est horrible ces barres toutes pareilles, me disaient-ils. J'avais tenté de les rassurer. Ce soir, en visitant l'exposition ils le seront certainement beaucoup plus. Bravo à tous les lauréats, d'avoir réussi, en dépit des contraintes assez fortes du Plan Localisé de Quartier, à créer de la diversité et de l'originalité aux Vergers.

Je termine par des remerciements, Merci aux concepteurs et réalisateurs de l'exposition, notamment à Thierry Ruffieux, merci à vous tous de votre écoute et de votre engagement, merci aux intervenants de la table ronde de ce soir à laquelle nous sommes tous invités, et merci à Jean-Pierre, 75 ans, de s'être engagé, sur un des panneaux de l'exposition, à vider les poubelles dans son futur immeuble des Vergers. Mais qui est Jean-Pierre ? Et qui est cette personne qui veut organiser des soirées speed-dating dans notre buanderie ? Et y aura-t-il vraiment des potagers urbains partagés et 1000 places de parc .. à vélo dans le quartier comme le revendique Roland de la Fondation Nouveau Meyrin ? Et bien vous le saurez en ne manquant surtout pas le prochain épisode de notre merveilleuse histoire en bande .. dessinée.

 

Pierre-Alain Tschudi, conseiller administratif en charge de l'urbanisme