Discours de Pierre-Alain Tschudi , Président du Conseil municipal, lors de la séance du Conseil municipal du 14 juin 2005
Madame la Maire,
Messieurs les conseillers administratifs,
Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux,
Mesdames et Messieurs, cher-e-s ami-e-s,
C’est reconnaissant de la confiance que vous avez bien voulu m’accorder que je prends ce soir la présidence de notre Conseil municipal. J’espère que je serai digne de cette confiance. (…)
J’ai d’ailleurs l’honneur d’être le premier écologiste à accéder à la Présidence, alors que cela fait maintenant 14 ans que les Verts siègent dans cet hémicycle. Je suis donc également heureux pour mon parti de pouvoir assumer cette nouvelle responsabilité. Personnellement, je suis depuis maintenant dix ans au Conseil municipal. Je pensais d’ailleurs n’y rester que quatre ans. L’expérience ne me tentait pas trop au départ, mais enseignant l’éducation civique, il me semblait que je devais montrer l’exemple en m’engageant, ne serait-ce que quatre ans, pour la collectivité locale. Puis, j’ai pris goût à nos débats et à nos échanges, même si comme chacun d’entre vous sûrement, j’ai parfois des moments de lassitude et de découragements. Mais j’aimerais bien que nous essayions de transmettre ce plaisir de l’engagement politique à d’autres et donc pour cela, que nous arrivions à avoir satisfaction et plaisir dans ce que nous entreprenons, même si ce ne sont pas toujours nos idées qui l’emportent.
Contrairement à mes prédécesseurs qui appelaient toutes et tous une entente au-delà des clivages politiques de leurs vœux, je pense que les contradictions qui nous traversent font partie de la vie en société. Nous avons des expériences de vie différentes, des convictions, voire des intérêts divergents et il est normal que nous confrontions nos solutions. Ce qui pourrait en revanche nous unir, c’est une volonté partagée de respecter un cadre démocratique claire dans cette confrontation, un cadre qui permette, sans perdre trop de temps et d’énergie, de clarifier les enjeux et les positions, d’élaborer des compromis souhaitables et de passer à l’action, quitte à soumettre parfois nos divergences à un verdict populaire, si nous ne parvenons pas dans des délais raisonnables à aller de l’avant. Nous devons impérativement trouver un fonctionnement moins paralysant et moins chronophage
En d’autres termes, nous devons, en permanence, remettre notre fonctionnement en question pour ne pas nous déconnecter de la vie meyrinoise et pour être capable de penser et de préparer l’avenir de notre commune.
(…) C’est important pour notre bien-être, mais c’est également important si nous voulons partager des moments avec nos concitoyens et leur donner cette envie de politique, indispensables pour préparer notre relève.
Depuis que je suis au Conseil municipal, on parle des grands chantiers qui vont permettre de redessiner Meyrin en ville du XXIème siècle. Sommes-nous vraiment d’accord sur la Ville de Meyrin, sur la ville de demain que nous appelons de nos vœux ? Certains de nos concitoyens l’appréhendent, s’en inquiètent. Comment répondons-nous aujourd’hui à ces appréhensions ? Quel engagement prenons-nous d’essayer de faire en sorte que la qualité de vie dans le Meyrin de demain soit préservée, voir même améliorée ? Comment communiquons-nous notre confiance en l’avenir ? Comment mobilisons-nous nos concitoyennes et concitoyens à ne pas être des spectateurs inquiets, mais des protagonistes du changement ? Dans la précédente législature, nous avons organisé un séminaire du Conseil municipal pour réfléchir ensemble à une politique de la mobilité et, ô miracle, nous avons réussi à dégager en fin d’après-midi des pistes communes dont une en tous cas a abouti. Je propose que nous réfléchissions à l’organisation d’un nouveau séminaire, au cours de cette législature encore, pour trouver des réponses à ces questions essentielles.
Je terminerai en disant que je suis ému que cette année de présidence tombe au moment où l’électorat genevois a accordé le droit de vote municipal aux étrangers. Cela fera aussi bientôt dix ans, en mars prochain, qu’avec quelques autres, je me suis engagé à défendre cet élargissement des droits démocratiques en lançant une résolution communale dans ce sens, qui a fait boule de neige et qui a conduit à la création de « J’y vis, j’y vote » et à la votation du 24 avril dernier de deux initiatives auxquelles notre conseil a apporté son soutien. Nous avons emporté une demie victoire. C’est une première étape. Je compte profiter de cette année de présidence pour inciter les habitants que je rencontrerai, suisses et étrangers, à s’engager dans les prises de décisions politiques communales, à exercer leur droit d’ingérence dans leurs propres affaires, les affaires communales. Mais là aussi, c’est un enjeu qui relève de notre responsabilité collective. Réussirons-nous à leur donner envie de prendre position et de voter ? Je l’espère vraiment.
Avant de passer sans tarder à l’ordre du jour chargé, je voudrais féliciter notre nouvelle maire Madame Monique Boget, et remercier l’ancien Bureau, et en particulier sa présidente Madame Girardet, mes maîtres d’apprentissage de man nouvelle fonction en quelque sorte, Monsieur Solai, notre secrétaire général, de sa disponibilité, ainsi que le nouveau bureau, avec lequel je me réjouis de collaborer, de bien vouloir m’épauler. Ce nouveau bureau, exclusivement masculin, débute, ironie du sort, un 14 juin, jour historique de la grève des femmes.
Je vous remercie.